Les chroniques racontent qu’une année, avait eu lieu un challenge d’aviron entre l’équipe de rameurs de L’ENA et ceux d’une université de «province». Les rameurs de l’Université brillèrent dès le départ, et arrivèrent avec une heure d’avance sur l’équipe Énarque…
De retour dans les locaux de L’ENA, le Comité de Consultation se réunit pour analyser les raisons d’un résultat si imprévu et déconcertant. Leurs conclusions furent les suivantes :
1) L’équipe universitaire était formée d’un chef d’équipe et de 10 rameurs…
2) L’équipe de L’ENA était, elle, constituée d’1 rameur et de 10 chefs d’équipe.
La décision fut portée à la sphère de planification stratégique pour l’année suivante, avec une réforme dont les répercussions se feraient ressentir à tous les niveaux de la délégation.
L’année suivante, lors du départ du nouveau challenge, l’équipe universitaire reprenait une fulgurante avance. Cette fois-là, l’équipe Énarque arrivait avec 2 heures de rетаrd…
La nouvelle analyse du Comité de Consultation rendait les constatations suivantes :
1) Dans l’équipe universitaire, il y avait 1 chef et 10 rameurs.
2) L’équipe de l’ENA, suite aux réformes décidées par le Comité de Consultation et approuvées par la haute sphère de planification, comprenait :
- Un chef d’équipe.
- Deux assistants au chef d’équipe.
- Sept chefs de section.
- Un rameur
La conclusion du Comité fut unanime et lapidaire :
- « Ce rameur est un bon à rien ».
Pour la troisième année se présentait une nouvelle opportunité pour l’équipe Énarque. En effet, le Département du Haut Management de l’ENA, en collaboration avec le Département de Recherche sur les Ressources Humaines de cette même école avaient mis au point une stratégie novatrice qui améliorerait sans aucun doute possible le rendement et la productivité, grâce à l’introduction de substantielles modifications dans la structure. C’était là la clef de voûte du succès, l’aboutissement ultime d’une méthodologie qui ferait pâlir d’envie même les meilleurs managers au monde…
Le résultat fut catastrophique. L’équipe universitaire arrivait cette fois avec 3 heures d’avance sur l’équipe Énarque. Les conclusions furent effroyables :
1) Dans un évident but de déstabilisation spéculative, l’équipe universitaire avait opté pour la formation traditionnelle : 1 chef d’équipe et 10 rameurs
2) L’équipe Énarque avait pourtant introduit une formation avant-gardiste :
- Un chef d’équipe.
- Deux consultants Qualité.
- Un auditeur en empowerment.
- Un superviseur de downsizing.
- Un analyste de procédures.
- Un technologue.
- Un contrôleur.
- Un chef de section.
- Un technicien chronomètre.
- Un rameur
Après plusieurs jours d’épuisantes réunions et autant de séances de Brainstorming, le Comité décidait de punir le rameur en lui supprimant ses bourses d’étude et en le radiant de l’ENA, dont la Grandeur et Réputation risquait de se voir ternie par une telle incompétence.
Lors de la réunion de clôture, le Comité, appuyé par le corps enseignant, statuait :
- « Pour le prochain challenge, nous engagerons un nouveau rameur, mais par le biais d’un contrat d’Outsourcing, de manière à éviter toute friction syndicale et d’esquiver tout contrat de travail et charges sociales qui en découlent, éléments qui, sans aucun doute, ont jusque-là dégradé l’efficacité et la productivité de nos ressources ».
C’est Georges Marchais dans un avion. Il va sauter en parachute. Le gars lui explique :
- Alors voilà ! T’as deux parachutes : un dans le dos, et un sur le ventre. Tu sautes, et quand t’arrives à une certaine hauteur, t’ouvres le parachute que t’as dans l’dos. Si le parachute que t’as dans l’dos s’ouvre pas, t’ouvres le parachute que t’as sur le ventre… Et si le parachute que t’as sur le ventre, il s’ouvre pas… ben… tu l’as dans l’cul !
Arrive donc le grand moment. Georges saute ! Il tire la languette du parachute qu’il a dans le dos… le parachute s’ouvre pas !
- Меrdе ! Comment j’vais faire ! Ah ! Oui !
Il tire la manette parachute qu’il a sur le ventre… Pas d’bol, le parachute ne s’ouvre pas non plus !
- Hum… C’est trop соn c’t’histoire ! J’vais quand même pas m’éclater la tronche en bas !
A ce moment-là, un ange apparaît et dit :
- Je veux bien vous sauver… mais il faut crier trrrrès forrt « Vive l’impérialisme américain » !
- Non mais attends, ça va pas la tête ou quoi ? J’vais pas crier ça tout haut!… Non, non, je ne crierai pas, je ne crierai pas !
- Comme vous voudrez…
Et paf ! L’ange disparaît !
Georges voit peu à peu le sol se rapprocher de lui…
- Меrdе ! J’vais quand même pas m’écraser ! C’est pas possible !
Il réessaie donc les parachutes… Rien à faire, ils ne s’ouvrent pas !
L’ange réapparaît et dit :
- Alors, vous êtes prêts à crier :
- « Vive l’impérialisme américain » ?!
- Non ! J’peux pas crier ça ! Je ne crierai pas, je ne cr… (Il regarde le sol qui approche)… Bon, d’accord, mais c’est la première et la dernière fois !… VIVE L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN !!! VIVE L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN !
Et là son copain Fitterman qu’est à côté de lui lui donne un coup de coude et dit :
- Non seulement tu dors pendant les réunions, mais en plus tu trouves le moyen de dire des conneries !
Un député effectue une tournée de sa circonscription. Il visite en premier un complexe scolaire et écoute les plaintes des élèves et des profs :
- « Monsieur le Député, le chauffage est vieillot et on s’attend à un hiver rigoureux, nos salles de cours sont exiguës et nécessiteraient une réfection, beaucoup de bancs et chaises sont plus que vétustes, toutes les fenêtres laissent passer l’air … etc., etc., etc. »
Après avoir entendu toutes leurs doléances, le Député leur répond de ne pas s’en faire, que tout sera corrigé le plus tôt possible.
Il monte alors dans sa flamboyante Citroën et continue sa tournée en s’arrêtant à la prison locale. Là aussi les doléances sont nombreuses notamment celles des détenus :
- « Monsieur le Député, on aimerait avoir une meilleure qualité de vie, une amélioration des repas serait la bienvenue, on souhaiterait avoir des draps et des couvertures neuves tous les 6 mois, des TV grand écran, home cinéma, piscine, court de tennis, etc., etc., etc… »
Après avoir une fois encore entendu toutes leurs doléances, le Député leur répond de ne pas s’en faire, que tout sera corrigé le plus tôt possible.
Il retrouve à nouveau sa Citroën et, pendant le voyage de retour, donne des instructions à son secrétaire :
- Alors, Michel, faites envoyer à l’école une équipe de réparations pour remplacer quelques fenêtres et boucher quelques trous, mais rien d’autre. Ensuite, faites envoyer une autre équipe à la prison pour installer une piscine, des bains jacuzzi, des bains turcs, un sauna, un court de tennis, une salle de loisirs avec un téléviseur grand écran, home cinéma, etc., etc.
Le secrétaire, tout surpris, lui répond :
- Mais, ce que vous me demandez, monsieur le Député, n’a pas de sens.
Et celui-ci de rétorquer :
- Voyons Michel, on est déjà allés à l’école, on n’y retournera plus. Mais pour ce qui est de la prison… On ne sait jamais.