Un sinistre cortège traverse la ville : derrière un corbillard roulant au pas, un homme marche, la tête baissée, tenant en laisse un petit chien. Et derrière lui, quelques mètres en arrière, une centaine d’hommes le suivent, en file indienne.
Un passant, intrigué, s’avance vers le chef de file.
- Excusez-moi, monsieur, mais qui est la personne que vous enterrez ?
L’homme au petit chien dévisage son interlocuteur puis répond d’un air las :
- C’est ma femme, monsieur.
- Oh… Toutes mes condoléances, monsieur. De quoi est-elle morte ?
Cette fois, l’homme au petit chien commence à trouver le passant un peu pesant.
- Eh bien, dit-il d’un ton agacé, si vous voulez le savoir, c’est mon petit chien qui l’a tuée !
- Un si petit chien ? s’exclame le passant en regardant le toutou pas plus gros qu’un yorkshire. Mais comment a-t-il fait ça ?
- Je n’en sais rien, monsieur. Mais le fait est là : ma femme est morte.
Le passant réfléchit quelques instants en silence, puis aborde à nouveau le veuf.
- Dites, vous ne pourriez pas me le prêter, votre petit chien ?
- Moi, je veux bien, dit l’homme avec un haussement d’épaules. Mais vous devrez faire la queue : tous ces messieurs étaient là avant vous !
Une petite fourmi tombée dans un verre de whisky supplie une araignée qui se trouve au bord du verre :
- Je vous en supplie, madame l’araignée, aidez-moi à sortir, je vais mourir !
- Mais petite idiote, tu sais bien que si je te sauve je vais te manger…
- Tant pis, répond la fourmi, je ne veux pas mourir noyée, tout plutôt que ça, sauvez-moi, je vous en conjure !
Alors l’araignée sauve la fourmi en allongeant une de ses pattes mais la fourmi se sauve à toute vitesse et se réfugie dans une plinthe :
- Quelle menteuse, tu m’avais dit que je pourrais te manger ! hurle l’araignée.
- Oh ! vous savez, répond la fourmi, moi, quelques gouttes d’alcool et je ne sais plus ce que je dis…
Un canard va voir son médecin de famille, la tête couverte de pansements.
- Mon pauvre vieux, dit le docteur canard. Que vous est-il arrivé ?
- Ben, je n’y vois plus très bien, docteur. Chaque fois que je vole, je me cogne aux arbres…
- Je vois ce que c’est, fait le docteur canard. Dites-moi, vous êtes célibataire ?
- Euh, oui, docteur, répond le canard miraud.
- Alors j’ai votre remède. Il vous faut une cane blanche !
Un homme entre dans un bar avec un chien.
- Faites-moi sortir cet animal ! crie le barman.
- Mais enfin ! s’exclame le propriétaire du toutou incriminé. Sachez que ce n’est pas n’importe qui. C’est le chien le plus intelligent du monde.
- Ah oui ? Eh bien, prouvez-le.
- D’accord, dit l’homme. Tiens, Rex, voici un billet de 20 euros. Va me chercher un paquet de gitanes et du feu.
Le chien sort du café et revient quelques minutes plus таrd avec un sac en papier contenant les cigarettes demandées, une boîte d’allumettes et la monnaie.
- Remarquable ! admet le barman. Vous croyez que je peux lui donner deux cents euros et lui demander d’aller me chercher un gros sachet de marijuana chez le fourgueur le plus proche ?
- Bien sûr, répond le maître de l’animal prodige.
Le barman remet alors les deux cents euros au chien et lui donne toutes les indications utiles.
Dix minutes passent.
Une demi-heure.
Au bout d’une heure, le chien n’est toujours pas revenu et le barman commence à penser qu’il a été victime d’une escroquerie.
- Je ne comprends pas, assure le propriétaire de l’animal. Je vais voir ce qui se passe.
Il sort dans la rue et suit l’itinéraire indiqué par le barman. Pas de Rex. Mais, en revenant vers le café, il tourne la tête vers une ruelle sombre et aperçoit son chien en train de copuler avec une adorable caniche toute frisée.
- Rex ! Espèce de saligaud ! De quoi ai-je l’air, maintenant ? Jamais tu n’avais osé me faire un coup pareil !
- C’est vrai, concède le chien. Mais il faut dire que c’est la première fois qu’on m’envoie en courses avec deux cents euros…
Au cirque, pendant l’entracte, M. Loyal fait entrer un éléphant sur la scène et annonce :
- Si un spectateur parvient à faire hocher la tête à cet animal, nous lui remettrons immédiatement un prix de cinq cent euros.
Plusieurs dizaines d’enfants tentent leur chance sans succès puis quelques adultes, sans plus de résultat. Finalement, un vieil homme s’avance sur la piste, passe derrière le pachyderme et lui tord violemment les testicules. L’animal lève et abaisse la tête en poussant un barrissement de douleur.
- J’ai gagné, dit le vieux monsieur.
- Effectivement, admet M. Loyal.
Et il lui remet un chèque de cinq cent euros.
L’année suivante, le cirque s’arrête dans la même ville et, pendant l’entracte, M. Loyal propose le même genre de concours, mais cette fois il s’agit de faire secouer la tête à l’éléphant. Plusieurs spectateurs ont tenté leur chance et échoué lorsque le vieux monsieur de l’année précédente arrive clopin-clopant sur la piste.
- Puis-je avoir un tabouret ? demande-t-il.
On apporte un tabouret. Le vieux monsieur monte dessus, soulève une oreille de l’éléphant et murmure :
- Tu te souviens de ce que je t’ai fait l’an dernier ?
L’éléphant hoche la tête.
- Perdu ! déclare M. Loyal. Cette année, il faut lui faire secouer la tête.
- Excusez-moi, dit le vieux monsieur. Puis-je tenter ma chance une seconde fois ?
- Tant que vous voudrez, répond M. Loyal.
À nouveau, le vieux monsieur soulève l’oreille de l’éléphant et, cette fois lui demande à voix basse :
- Tu as envie que je recommence ?
Et l’éléphant secoue la tête…