Un couple de Parisiens a décidé de quitter la ville pour retrouver les joies saines de la vie au grand air. Ils s’achètent une ferme et des animaux et, comme ils ont l’еsрriт cartésien, décident de commencer par installer chacun d’eux dans son logement adéquat.
C’est ainsi qu’ils installent les porcs dans la porcherie, les poules dans le poulailler, les chevaux dans l’écurie et les vaches dans l’étable. Mais il reste la mule… Où loge-t-on une mule ? Personne n’a jamais entendu parler d’une « mulerie » ou d’un « mulailler » ! Finalement, ils avisent une petite cabane inemployée et se disent qu’elle devrait faire l’affaire.
Malheureusement, à l’instant où la mule va y entrer, ses oreilles touchent le chambranle de la porte et, fidèle à la tradition d’entêtement de sa race, la mule refuse de faire un pas de plus. Les Parisiens essaient de la tirer, de la pousser, rien à faire…
- Il n’y a qu’à agrandir la porte, conclut le mari.
Ils s’attellent tous les deux au travail et commencent à retirer des planches lorsqu’un voisin vient leur rendre visite.
- Mais qu’est-ce que vous faites ? dit-il en rigolant. Vous vous donnez bien du mal pour rien !… Je vais vous montrer. Le fermier prend une pelle et creuse rapidement une petite tranchée.
- Vous vous donnez bien du mal pour rien ! Vous n’avez qu’à donner quelques coups de pelle sous la porte, au lieu de tout démonter !
- Quel idiот, celui-là, murmure le Parisien à sa femme. N’importe qui pourrait se rendre compte que ce sont les oreilles de la mule qui sont trop longues. Pas ses pattes !
Durant l’Occupation, un soldat allemand vient acheter chaque matin son Pariser Zeitung chez le même marchand de journaux. Et, chaque matin, le kiosquier lui répète :
- Tiens, voilà ton journal, grand соn.
À la longue, l’Allemand finit par se poser des questions, et demande à un Français, dans la rue, la signification de « grand соn ».
- Ça veut dire « grand conquérant », répond le passant.
Le lendemain, le soldat revient acheter son journal, comme à l’accoutumée.
- Tiens, voilà ton journal, grand соn ! lui dit le kiosquier.
- Moi pas grand соn ! s’exclame alors le soldat. Moi petit соn, seulement. Нiтlеr, lui grand grand соn !
Un petit garçon de cinq ans rentre de l’école.
- Tu vas vite manger ton goûter, tu vas te faire beau, je t’emmène voir un nouveau-né, lui dit fébrilement sa mère.
On ne peut pas dire que l’enfant soit enthousiaste.
Plus таrd, tout le monde s’extasie autour du nouveau-né. Le petit garçon, lui, ne dit pas un mot. La maman, gênée, essaie de lui faire dire quelque chose.
- Eh bien ? Il est joli le bébé ?
Tout le monde se tait, attendant de savoir ce que le petit garçon va dire.
- Tu trouves ? répond celui-ci. On dirait un singe.
La jeune mère éclate en sanglots tandis que celle du petit garçon reste médusée. L’enfant, sentant qu’il avait commis une bourde, essaie de se rattraper :
- Oh ! Mais la tête seulement !
Une famille de citadins rend visite à un oncle qui habite dans une ferme à la campagne. Le petit garçon découvre, émerveillé, le monde champêtre, et il s’aventure dans la cour de la ferme.
Tout d’un coup, il rentre précipitamment dans la maison et se jette dans les bras de sa mère :
- Maman, au secours, il y a un canard qui me court après et qui veut me mordre !
- Calme-toi, mon grand. Un canard, ce n’est pas méchant. D’ailleurs, souviens-toi, tu en as mangé, il y a deux jours. – Peut-être, répond l’enfant en pleurnichant, mais celui-là, il n’est pas assez cuit !
Un VRP au teint blême et aux traits tirés va voir son médecin.
- Docteur, il faut me donner des fortifiants. Je suis sur les genoux…
- Je vois ça, dit le médecin. Dites-moi, mon vieux, combien de fois par semaine faites-vous l’amour ?
- Oh, une ou deux fois le lundi, une fois le mardi, deux fois au moins le jeudi et une fois le samedi…
- Eh bien, je crois qu’il serait raisonnable de supprimer la séance du jeudi, pour vous donner le temps de vous reposer…
- Vous n’y pensez pas, docteur ! s’exclame le représentant. Le jeudi, c’est le seul jour où je vois ma femme !
Voici à présent quelques conseils à l’adresse des femmes dont les maris ronflent. Les méthodes préconisées ci-après sont garanties comme étant d’une efficacité totale, puisque ce sont des épouses aimantes qui nous les ont communiquées après les avoir expérimentées.
Première méthode, dite « du coton » :
- « À partir du jour où, avant d’aller au lit, j’ai obstrué la bouche et les narines de mon mari avec du coton, il n’a plus ronflé. »
Signé : une veuve éplorée.
Deuxième méthode, dite « de la bouteille » :
- « C’est quand il est sur le dos que mon mari ronfle. Pour l’empêcher de dormir dans cette position, je glisse des tessons de bouteilles dans le lit conjugal. Grâce à cela, je suis tranquille, il ne ronfle plus à la maison. Mais j’ai l’impression qu’il va ronfler autre part car il rentre dormir chez nous de plus en plus rarement. »
Signé : une épouse dubitative.
Troisième méthode, dite « au poivre » :
- « Dès qu’il ronfle, je lui mets du poivre dans le nez. Le reste de la nuit il ne ronfle plus. Par contre, il éternue… »
Signé : une femme de Cayenne (Guyane).
Quatrième méthode, dite « du ventilateur » :
- « Pendant son sommeil, je place un ventilateur au bout de son lit ; je glisse ses doigts de pieds entre les pales et dès qu’il émet un ronflement, je branche l’appareil. Depuis je dors tranquille et il porte des chaussures plus petites… »
Signé : une femme qui tient à son sommeil.
Cinquième méthode, dite « du mixeur » :
- « Dès que mon mari a fermé l’œil, je lui glisse le mixeur dans la bouche ; au moindre signe de ronflement je mets l’appareil en marche et, grâce à cela, depuis, il dort comme un bébé ! Il n’a plus aucune dent et mange de la bouillie. »
Signé : une femme maternelle.
Sixième méthode, dite « de la corde » :
- « Aussi doucement que possible, afin qu’il ne se rende compte de rien, je lui glisse autour du cou une corde que je passe dans une poulie préalablement fixée au plafond. Dès qu’il ronfle, je tire… Là-dessus, il me tire la langue. Comme j’ai horreur de ça, je tire plus fort. Il continue à me tirer la langue. Folle de rage devant ses manières rustres, je tire sur la corde toute la nuit… Avec cette méthode, il ne ronfle plus, mais ce qui me contrarie un peu, c’est que cela semble avoir nui à sa santé puisqu’il ne quitte plus le lit et qu’il est tout verdâtre… »
Signé : une femme qui pensait avoir tiré le bon numéro.
Note des auteurs : Les femmes qui connaissent et utilisent d’autres méthodes sont priées de nous les indiquer, car aucune subtilité de l’imagination féminine ne saurait nous laisser indifférents.
Note de l’éditeur : L’éditeur ne pourra être tenu responsable d’aucun accident, mortel ou non, survenu à la suite de l’utilisation d’une des méthodes qui précèdent.
Re-note des auteurs : Eux non plus !