Dans un asile de fous, Samuel le parano est considéré comme le Salvador Dali de l’atelier de peinture. Sur la recommandation des infirmiers, le directeur de l’hôpital psychiatrique vient donc lui rendre visite dans l’atelier de peinture.
Samuel est très fier et lui montre sa dernière toile. En la voyant, le directeur s’interroge :
- Mais dites-moi Samuel, votre toile est très jolie mais elle est complètement blanche… Qu’est-ce que cela représente ?
- C’est évident, répond l’aliéné, c’est la représentation de l’Exode de la Bible !
- Je vois, acquiesce le médecin. En fait, je ne vois pas vraiment où est la Mer Rouge…
- Ah oui, dit Samuel, c’est parce que le tableau est peint au moment où elle est ouverte en deux par Moïse.
- Et où sont les Hébreux ? Poursuit le médecin.
- Ils sont déjà passés…
- Et les Egyptiens, alors ? S’énerve le psy.
- Mais enfin, vous le voyez bien ?! S’insurge l’artiste indigné. Ils ne sont pas encore arrivés !
Aux admissions de l’Hôpital Sаinте-Anne, le médecin-chef interroge un nouvel arrivant.
- Alors, cher monsieur, qu’est-ce qui motive votre internement dans notre bel hôpital psychiatrique ? Quel est votre problème ?
- Mais je n’ai aucun problème ! répond le patient, je suis Napoléon Bonaparte et je n’ai aucune raison d’être retenu ici contre ma volonté.
Le médecin semble songeur un moment, puis il reprend la parole :
- Je vois cependant un grave paradoxe dans ce que vous me dites : nous avons déjà ici même un Napoléon Bonaparte !
- C’est un IMPOSTEUR ! crie le fou. Présentez-le moi et la vérité surgira !
Le médecin se lève et dit :
- Vous avez raison, le mieux est de vous confronter l’un l’autre. Suivez-moi, je vais vous amener à sa chambre…
Et les deux hommes se rendent dans la chambre du premier Napoléon. Dès leur mise en présence, le ton monte. Le nouveau s’énerve :
- Imposteur ! C’est moi le véritable Napoléon Bonaparte !
- Pas du tout, répond l’autre, je suis le seul et unique Napoléon.
Le médecin les prie de se taire et leur dit :
- Voici ce que je vais faire : je vous laisse ensemble pour la nuit, et je reviendrais demain matin. La nuit portant conseil, je pense que la situation sera plus claire d’ici douze heures.
Le lendemain matin, le médecin-chef ouvre la porte de la chambre :
- Alors, ça y est. Les choses sont rentrées dans l’ordre ?
- Oui parfaitement, dit le nouveau. C’est moi le seul et unique Napoléon.
Le médecin se tourne vers l’ancien pensionnaire…
- Oui, répond-t-il d’une voix timide, il a raison, c’est bien lui Napoléon.
- Ah bon, fait le médecin dubitatif, mais alors si vous n’êtes pas Napoléon, qui êtes-vous ?
Alors l’ancien se met à rougir et avoue :
- Moi ? Eh bien, je suis Joséphine…