Maurice fait du stop en rase campagne, par une nuit très sombre, alors que sévit une forte tempête.
Transi par le froid, il se réfugie contre un chêne qui coupe un peu le vent, et il attend.
Une heure plus таrd, tandis que pluie et vent redoublent de force, il devine enfin dans la pénombre,
La forme d'une voiture qui approche lentement, et qui par bonheur s'arrête juste devant lui.
Sans réfléchir, il s'empresse de monter dans la voiture. Il n'a pas le temps de se rendre compte qu'il
N'y a personne dans la voiture, que celle-ci démarre lentement. Il ne comprend rien à ce qui se passe
Et il se cramponne comme il peut, car il sait que plusieurs virages vont arriver. Au premier virage, il
Voit un bras qui rentre par la vitre ouverte côté conducteur et qui tourne le volant. Il est terrorisé, mais
Il se met à croire en la Providence. De toute façon, il n'a pas le courage d'affronter à nouveau la tempête.
A chaque virage, le bras revient par la fenêtre et redisparaît après. Quand il voit enfin le panneau à l'entrée
De son village, il saute de la voiture et se met à courir jusqu'au bistrot du coin, pour prendre un remontant.
Un quart d'heure après, deux hommes trempés entrent dans le café. L'un dit :
- Regarde, là-bas! Ce serait pas l'imbécile qui est monté dans la voiture pendant qu'on la poussait ?