Pour le Mardi Gras, Norbert et ses copains de classe ont décidé de se déguiser en religieux. Froqués, tonsurés de frais, ils vont se promener dans la rue et croisent une vieille dame qui les contemple d’un œil admiratif.
- Hein qu’on est beaux, m’dame ? dit Norbert.
- Splendides, répond la passante. Et je vois que tous les ordres sont représentés. Il y a les Trappistes, les Chartreux, les Bénédictins… Ah, mais où sont les Barnabites ?
- Enfin, m’dame, sous nos barnabures !
Un franciscain, un jésuite et un dominicain dînent ensemble, lorsqu’un orage éclate et que la lumière s’éteint.
- Mes frères, c’est une leçon de Dieu, dit le franciscain. Nous n’avons pas su rester assez près de la nature, comme le commandait François d’Assise, et nous voilà désemparés, perdus dans l’obscurité…
- Dieu nous enseigne sa toute-puissance, renchérit le dominicain. Nous avions cru dompter la nature, mais il nous rappelle que rien ici-bas n’aurait existé sans lui. Mes frères, je…
À cet instant, la lumière se rallume. C’est le jésuite qui vient de changer les plombs.
Deux charmants jeunes hommes, Claude et Gabriel, roulent tranquillement dans leur très mignonne décapotable rose, derrière un énorme poids lourd. Soudain, le camion pile devant eux et, naturellement, la petite voiture rose vient s’encastrer sous son pare- chocs.
Folle de rage, Claude sort de ce qui reste de sa voiture et trottine jusqu’à la cabine du chauffeur.
- Espèce de vilain camionneur ! Mon auto est toute cassée, maintenant… Allez, on va faire un constat !
Le camionneur, une brute épaisse en maillot de corps, clope au bec et barbe de trois jours, lui jette un regard goguenard.
- Ton constat, tu peux te le fourrer dans le cul, pédale !
Claude revient alors en trottinant vers son ami Gabriel.
- Alors ? demande celui-ci.
- Écoute, je n’en suis pas encore sûr, mais je crois qu’on va s’arranger à l’amiable…
Un prêtre catholique et un rabbin voyagent côte à côte dans un avion. Les haut-parleurs grésillent et le commandant de bord commence par annoncer une petite avarie de moteur… Puis il ajoute que l’appareil va entrer dans une zone de turbulences… Finalement, il s’éclaircit la voix et conseille à tous les croyants de faire leurs dernières prières.
Le prêtre s’agenouille dans l’allée centrale et fait son signe de croix. C’est alors que, du coin de l’œil, il voit le rabbin se signer, lui aussi. Mais le mauvais moment passe. Chacun se rassied et le prêtre se tourne vers le rabbin, un petit sourire aux lèvres.
- Eh bien, dit-il, c’est tout de même vers notre Seigneur Jésus que vous vous tournez quand vous croyez votre dernière heure venue…
- Absolument pas, répond le rabbin en se tordant de rire. En cas de pépin, je me livre toujours à la même vérification.
Et il renouvelle son geste en l’illustrant :
- Binocles, couilles, pognon, cigares.