Tendrillon est désolée d’avoir une poitrine aussi plate. Elle va trouver sa marraine la воnnе fée et lui fait part de son désespoir.
- Rassure-toi, mon enfant, dit la воnnе fée d’un ton apaisant. Je vais réciter une formule et, ensuite, à chaque fois qu’un monsieur te dira « pardon », tes seins pousseront de deux centimètres.
Le lendemain, Tendrillon, rêveuse, marche dans la rue et bouscule un policier.
- Pardon, dit poliment l’agent.
Et Tendrillon ravie voit ses seins pousser de deux centimètres. Quelques jours plus таrd, en sortant de l’épicerie avec un gros carton dans les bras, elle entre en collision avec un vieux monsieur.
- Pardon, mademoiselle, fait l’homme en se baissant pour l’aider à ramasser ses courses.
Les seins de Tendrillon prennent encore deux centimètres. Débordant de joie, elle décide de s’offrir un restaurant chinois pour fêter l’événement. Mais en entrant, elle percute un serveur.
- Oh, mademoiselle, dit l’homme en faisant une courbette, je vous demande mille fois pardon.
Le lendemain, gros titre dans les journaux :
- «Un serveur chinois meurt écrasé par deux montgolfières.»
Pour le Mardi Gras, Norbert et ses copains de classe ont décidé de se déguiser en religieux. Froqués, tonsurés de frais, ils vont se promener dans la rue et croisent une vieille dame qui les contemple d’un œil admiratif.
- Hein qu’on est beaux, m’dame ? dit Norbert.
- Splendides, répond la passante. Et je vois que tous les ordres sont représentés. Il y a les Trappistes, les Chartreux, les Bénédictins… Ah, mais où sont les Barnabites ?
- Enfin, m’dame, sous nos barnabures !
Un franciscain, un jésuite et un dominicain dînent ensemble, lorsqu’un orage éclate et que la lumière s’éteint.
- Mes frères, c’est une leçon de Dieu, dit le franciscain. Nous n’avons pas su rester assez près de la nature, comme le commandait François d’Assise, et nous voilà désemparés, perdus dans l’obscurité…
- Dieu nous enseigne sa toute-puissance, renchérit le dominicain. Nous avions cru dompter la nature, mais il nous rappelle que rien ici-bas n’aurait existé sans lui. Mes frères, je…
À cet instant, la lumière se rallume. C’est le jésuite qui vient de changer les plombs.
Deux charmants jeunes hommes, Claude et Gabriel, roulent tranquillement dans leur très mignonne décapotable rose, derrière un énorme poids lourd. Soudain, le camion pile devant eux et, naturellement, la petite voiture rose vient s’encastrer sous son pare- chocs.
Folle de rage, Claude sort de ce qui reste de sa voiture et trottine jusqu’à la cabine du chauffeur.
- Espèce de vilain camionneur ! Mon auto est toute cassée, maintenant… Allez, on va faire un constat !
Le camionneur, une brute épaisse en maillot de corps, clope au bec et barbe de trois jours, lui jette un regard goguenard.
- Ton constat, tu peux te le fourrer dans le cul, pédale !
Claude revient alors en trottinant vers son ami Gabriel.
- Alors ? demande celui-ci.
- Écoute, je n’en suis pas encore sûr, mais je crois qu’on va s’arranger à l’amiable…