Un prêtre catholique et un rabbin voyagent côte à côte dans un avion. Les haut-parleurs grésillent et le commandant de bord commence par annoncer une petite avarie de moteur… Puis il ajoute que l’appareil va entrer dans une zone de turbulences… Finalement, il s’éclaircit la voix et conseille à tous les croyants de faire leurs dernières prières.
Le prêtre s’agenouille dans l’allée centrale et fait son signe de croix. C’est alors que, du coin de l’œil, il voit le rabbin se signer, lui aussi. Mais le mauvais moment passe. Chacun se rassied et le prêtre se tourne vers le rabbin, un petit sourire aux lèvres.
- Eh bien, dit-il, c’est tout de même vers notre Seigneur Jésus que vous vous tournez quand vous croyez votre dernière heure venue…
- Absolument pas, répond le rabbin en se tordant de rire. En cas de pépin, je me livre toujours à la même vérification.
Et il renouvelle son geste en l’illustrant :
- Binocles, couilles, pognon, cigares.
Un couple de Parisiens a décidé de quitter la ville pour retrouver les joies saines de la vie au grand air. Ils s’achètent une ferme et des animaux et, comme ils ont l’еsрriт cartésien, décident de commencer par installer chacun d’eux dans son logement adéquat.
C’est ainsi qu’ils installent les porcs dans la porcherie, les poules dans le poulailler, les chevaux dans l’écurie et les vaches dans l’étable. Mais il reste la mule… Où loge-t-on une mule ? Personne n’a jamais entendu parler d’une « mulerie » ou d’un « mulailler » ! Finalement, ils avisent une petite cabane inemployée et se disent qu’elle devrait faire l’affaire.
Malheureusement, à l’instant où la mule va y entrer, ses oreilles touchent le chambranle de la porte et, fidèle à la tradition d’entêtement de sa race, la mule refuse de faire un pas de plus. Les Parisiens essaient de la tirer, de la pousser, rien à faire…
- Il n’y a qu’à agrandir la porte, conclut le mari.
Ils s’attellent tous les deux au travail et commencent à retirer des planches lorsqu’un voisin vient leur rendre visite.
- Mais qu’est-ce que vous faites ? dit-il en rigolant. Vous vous donnez bien du mal pour rien !… Je vais vous montrer. Le fermier prend une pelle et creuse rapidement une petite tranchée.
- Vous vous donnez bien du mal pour rien ! Vous n’avez qu’à donner quelques coups de pelle sous la porte, au lieu de tout démonter !
- Quel idiот, celui-là, murmure le Parisien à sa femme. N’importe qui pourrait se rendre compte que ce sont les oreilles de la mule qui sont trop longues. Pas ses pattes !
Durant l’Occupation, un soldat allemand vient acheter chaque matin son Pariser Zeitung chez le même marchand de journaux. Et, chaque matin, le kiosquier lui répète :
- Tiens, voilà ton journal, grand соn.
À la longue, l’Allemand finit par se poser des questions, et demande à un Français, dans la rue, la signification de « grand соn ».
- Ça veut dire « grand conquérant », répond le passant.
Le lendemain, le soldat revient acheter son journal, comme à l’accoutumée.
- Tiens, voilà ton journal, grand соn ! lui dit le kiosquier.
- Moi pas grand соn ! s’exclame alors le soldat. Moi petit соn, seulement. Нiтlеr, lui grand grand соn !
Un petit garçon de cinq ans rentre de l’école.
- Tu vas vite manger ton goûter, tu vas te faire beau, je t’emmène voir un nouveau-né, lui dit fébrilement sa mère.
On ne peut pas dire que l’enfant soit enthousiaste.
Plus таrd, tout le monde s’extasie autour du nouveau-né. Le petit garçon, lui, ne dit pas un mot. La maman, gênée, essaie de lui faire dire quelque chose.
- Eh bien ? Il est joli le bébé ?
Tout le monde se tait, attendant de savoir ce que le petit garçon va dire.
- Tu trouves ? répond celui-ci. On dirait un singe.
La jeune mère éclate en sanglots tandis que celle du petit garçon reste médusée. L’enfant, sentant qu’il avait commis une bourde, essaie de se rattraper :
- Oh ! Mais la tête seulement !
Une famille de citadins rend visite à un oncle qui habite dans une ferme à la campagne. Le petit garçon découvre, émerveillé, le monde champêtre, et il s’aventure dans la cour de la ferme.
Tout d’un coup, il rentre précipitamment dans la maison et se jette dans les bras de sa mère :
- Maman, au secours, il y a un canard qui me court après et qui veut me mordre !
- Calme-toi, mon grand. Un canard, ce n’est pas méchant. D’ailleurs, souviens-toi, tu en as mangé, il y a deux jours. – Peut-être, répond l’enfant en pleurnichant, mais celui-là, il n’est pas assez cuit !
Un VRP au teint blême et aux traits tirés va voir son médecin.
- Docteur, il faut me donner des fortifiants. Je suis sur les genoux…
- Je vois ça, dit le médecin. Dites-moi, mon vieux, combien de fois par semaine faites-vous l’amour ?
- Oh, une ou deux fois le lundi, une fois le mardi, deux fois au moins le jeudi et une fois le samedi…
- Eh bien, je crois qu’il serait raisonnable de supprimer la séance du jeudi, pour vous donner le temps de vous reposer…
- Vous n’y pensez pas, docteur ! s’exclame le représentant. Le jeudi, c’est le seul jour où je vois ma femme !